Les buts statutaires de la S.E.P.

Les statuts de l’Association sont en cours de mise à jour. Il est bon de rappeler ici ses buts, tels qu’ils figurent dans les anciens statuts :

Article premier – L’Association dite “Société d’Encouragement au Progrès”, fondée en 1908 à Paris, a pour but d’encourager le progrès sous toutes ses formes et dans toutes les branches de l’activité humaine ; de venir en aide moralement et pécuniairement aux chercheurs, novateurs, inventeurs dépourvus de ressources ou de moyens d’action, afin de leur permettre la réalisation de leur idée et la diffusion de leurs recherches et de leurs travaux ; de faciliter les relations amicales et économiques entre ses adhérents.”

Celles et ceux qui partagent la foi dans le progrès et le sens du devoir vis-à-vis de nos enfants et du monde du vivant se doivent de conformer leurs actes à leurs convictions. Il ne tient qu’à chacun d’entre nous, chers adhérents ou prochains adhérents de la Société d’Encouragement au Progrès, de s’interroger sur les moyens qu’il peut mettre en œuvre à son niveau, pour soutenir la cause du progrès et pour contribuer au rayonnement de la S.E.P..


La raison d’être de la S.E.P.

Conformément aux dernières volontés d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, le prix Nobel, récompense de portée internationale, fut remis pour la première fois en 1901. Il est décerné chaque année à des personnes “ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité”, par leurs inventions, découvertes et améliorations dans différents domaines de la connaissance, ou par une œuvre littéraire des plus enrichissantes, ou encore par leur travail en faveur de la paix.

Sept ans plus tard, d’éminentes personnalités françaises joignaient leurs talents et leurs efforts pour créer la Société d’Encouragement au Progrès (la S.E.P.), un genre de “prix Nobel à la française” plus spécifiquement orienté vers l’encouragement de ceux – jeunes ou moins jeunes – qui ont commencé d’exprimer leur potentialités et peuvent se dépasser pour aller plus loin encore. Dans cet esprit, les mineurs eux-mêmes sont susceptibles d’être distingués. La S.E.P., association dont les fondateurs déposèrent en janvier 1908 les premiers statuts sous le régime de la loi de 1901, a été reconnue d’utilité publique. À la mesure des dons et legs des membres bienfaiteurs, des diplômes, bourses et appuis divers font statutairement partie des moyens mis en œuvre par la S.E.P..

Au nombre de sept, ses fondateurs avaient pour noms Albert Lebrun, Paul Painlevé, Louis Cailletet, Auguste et Louis Lumière, Édouard Belin et Édouard Branly. L’humanisme de leur démarche se voulait porteur de valeurs universelles. Un humanisme indubitablement sous-tendu par des principes moraux propres à permettre à l’humanité de survivre et de prospérer, ainsi qu’à faire avancer la civilisation, pour le bonheur du plus grand nombre. Cet humanisme était donc associé à la notion de progrès, dans différents domaines : science, technologie, santé, social, arts et lettres.

Chaque année, jusqu’en 1939, des distinctions furent décernées à plusieurs degrés – médailles de bronze, d’argent, de vermeil et d’or – aussi bien en France qu’à l’Étranger. La plus élevée d’entre elles, la grande médaille d‘or, était attribuée pour leur valeur d’exemplarité à de hautes figures de la société française, tels le préfet Louis Lépine, le constructeur d’avions Clément Ader, l’explorateur Jean Charcot, le pionnier de l’aviation Louis-Charles Blériot, le prix Nobel de physique Jean Perrin. Un temps mise en sommeil, la S.E.P. redémarrait pleinement son œuvre en 1959, remettant cette année-là une grande médaille d’or au médecin, pasteur, théologien, philosophe et musicien Albert Schweitzer. On aimerait citer tous les noms de tant de grands hommes et femmes qui firent honneur à la France et dont la S.E.P s’honora de reconnaître les mérites exceptionnels : Paul-Émile Victor, Jules Romains, Éric Tabarly, Pierre-Henri Clostermann, Ida Genty-Rossi, héroïne de la Résistance et tant d’autres.

La S.E.P. distingue également ces personnes morales et ces réalisations qui représentent les fleurons du génie humain, français ou étranger : l’Institut Pasteur, le Collège de France, l’avion Concorde. Bientôt, le nombre des femmes décorées tend à égaler celui des hommes. La S.E.P reconnaît aussi, parmi les plus humbles, les mérites de ceux qui, par leurs initiatives, savent donner d’eux-mêmes au service des autres. Enfin, sa vocation européenne et internationale s’affirme grâce à l’action de ses délégués dans différents pays étrangers : en 1960, n’a-t-elle pas remis la grande médaille d’or à un Suédois, le Consul Général Honoraire de Suède, Raoul Nordling, qui sauva Paris de la destruction.

La notion de progrès à considérablement évolué depuis 1908. Jusqu’au milieu du XXe siècle, le monde ‘occidental’ aura vécu dans l’espérance d’un progrès continu de la condition humaine, grâce au développement de la science et de la technologie. Depuis le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, la foi aveugle dans les apports positifs de la science a commencé d’être ébranlée. De nos jours, les inquiétudes d’ordre écologique et bioéthique sapent la confiance envers l’utilisation du progrès scientifique et technologique.

En outre, en l’espace de deux siècles, les Occidentaux se sont progressivement libérés des servitudes et des tabous, mais ont aussi laissé décliner les valeurs collectives et les impératifs moraux. Que vaut cette liberté et où réside le progrès si, à l’arrivée, le monde du Vivant court à sa perte tandis que l’héritage de nos enfants se voit fortement compromis ? Devant les menaces qui pèsent sur notre planète, sous le signe de la responsabilité et de la solidarité, les droits de l’homme ne doivent plus faire perdre de vue ses devoirs envers sa postérité, la nature et le monde du Vivant.

Consciente de cette évolution et du rôle qu’elle se doit d’assumer pour faire honneur à sa vocation comme à ses fondateurs et présidents successifs – au nombre desquels Édouard Herriot, Carlos Sarrabezolles, Jean Mistler, Louis de Broglie, Francis Perrin, Léopold Escande, Jean-Loup Chrétien, Louis Leprince-Ringuet – la S.E.P. a étendu son champ d’action à différents domaines : la sécurité, la laïcité, l’éducation, les sports, le patriotisme, l’architecture biologique, la nutrition, la préservation du patrimoine naturel – air, eau et terre – la protection de la faune et de la flore.

Dans une démarche idéologique novatrice, la S.E.P. prend en compte le fait indéniable que, si toute nouvelle avancée scientifique ou technologique suscite un progrès libérateur pour l’homme, en contrepartie, ce progrès peut être source de destruction et d’asservissement. Aussi, il convient de différencier le progrès scientifique et technologique du progrès en bien-être matériel et moral de l’homme, et du caractère sacré du respect de la nature et du monde du vivant. Pour désigner la face sombre du progrès, la S.E.P. exhume un mot en voie de disparition de la langue française : le régrès. Notre association considère que la lutte contre le régrès vaut d’être encouragée et distinguée (exemples : novateurs dans des domaines tels que agriculture bio, reboisement, récupération des déchets…).

Tendue par la foi en une deuxième Renaissance française, et sous l’impulsion de son précédent Président Pierre Chanoine-Martiel, la S.E.P. a construit des synergies avec de nouveaux partenaires, tels la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale (la S.E.I.N.), fondée en 1801 par les trois consuls, Bonaparte, Cambacérès et Lebrun, présidée par Olivier Mousson, et l’Académie Internationale de Recherche, fondée et présidée par Daniel Leveillard.

Il y a toujours une place et un accueil chaleureux et amical pour les gens de progrès qui souhaitent devenir membres de l’association et donner quelque chose d’eux-mêmes pour faire avancer le Progrès.

Le conseil d’Administration